Ager versus sylva ?

 

Agriculture -- Agroforesterie – forêt-jardin – forêt comestible ?

Les étymologues de Wikipedia nous informent sur le terme "Agriculture" :

latin - Ager = champ cultivé

latin - cultura =  "action de (se) cultiver “, venant lui-même de colere (” cultiver “) et lié à - culter (” couteau “, ” fer de charrue ")

C'est avec l'épée et la charrue que nous avons répandu notre (agri)culture à travers le monde.

Les conséquences sont plus que désastreuses ! Pour plus d'infos :  L'érosion des sols

Le terme agroforesterie laisse encore entendre que le « champ cultivé » s'impose comme une nécessité évidente. Allons-nous donc toujours appliquer l'épée et la charrue? Les récentes études coûteuses portant sur la distance idéale entre les rangées d'arbres dans des champs ouverts semblent le confirmer, et nous laissent dubitatifs. Entre cette approche extrêmement simplifiée, avec des rangées d’arbres réintroduites dans les champs, assez espacées pour permettre de continuer à utiliser des engins lourd - et un jardin-forêt complexe selon le modèle tropical, habitée d’une grande diversité d’espèces végétale, animale et fongique - se trouve un grand spectre des possibles.

Nos grandes forêts celtiques, qui étaient certainement des forêts nourricières, ayant totalement disparu sous l’invasion romaine et la christianisation, nous ne laissons aucune trace de notre propre (sylvi)culture. Dans les régions tempérées, une intégration globale d'une large palette d'arbres utiles, dans un concept de souveraineté alimentaire d'envergure régionale à nationale, doit donc être reinventée. N'attendons pas les gouvernements ou autres « responsables ». Soit ils ne sont pas très intéressés par ce type de changement pour des raisons économiques, soit ils sont autrement coincés dans le système bureaucratique.

Mettons-nous donc au travail.

Aujourd'hui encore, nous pouvons voir de nombreux et divers exemples d’agroforesterie dans presque toutes les régions tropicales du monde. Fort heureusement, ces spécialistes des écosystèmes complexes, autrefois disqualifiés car étant considérés comme étant « primitifs » et « sous-développés », ont pu en partie conserver leur mode de vie (malgré nos efforts pour les « cultiver », plus ou moins bien intentionnés).

C'est toute l’ironie de notre histoire, que ces « incultes » nous montrent maintenant la voie !

Pour comprendre ce qu'est l'agroforesterie, regardons la forêt au travers des yeux de ces peuples premier. Mettons nous à l’intérieur de nos forêts. Imitons la forêt avec ses multiples réseaux d'organismes les plus divers et ses formes de symbioses les plus sophistiquées. Apprenons de ses succession de stades de développement, de la richesse de ses lisière, de ses capacités de résilience face à des perturbations.

Et puis intéressons nous à la dynamique du développement permanent, aux changements constants qui s'opèrent dans une forêt qui ne reste jamais tout à fait la même. Insérons nous y en tant que membres à part entière, en bénéficions de ses immenses forces, sans perturber l'ensemble !

Nous ne pouvons plus nous permettre de jouer aux grands maîtres, dans un système si complexe que nous ne pouvons pas prétendre que nous pourrons tout y comprendre un jour.

Et pourtant, notre savoir biologique double tout les 5 ans. Aujourd’hui, nous comprenons mieux les fonctionnements de la terre fertile et sa vie invisible. Cela nous aide énormément à moins recourir aux « essais et erreurs ». Ces nouvelles connaissances et les méthodes de certaines des anciennes cultures et des peuples premiers nous permettent de prendre le meilleur de tout pour oser concevoir de nouveaux systèmes hyper-productifs pour couvrir nos besoins alimentaires, dans une démarche respectueuse de la nature.

 

 

Date de dernière mise à jour : 15/09/2024